La motricité libre relève du domaine de la psychomotricité appliquée à l’enfance. La motricité libre n’est pas qu’un sous genre de la psychomotricité, elle est dans son principe, une nouvelle discipline relativement simple lorsque l’on comprend son champ d’intervention, les buts qu’elle s’assigne elle-même, ainsi que les principaux mécanismes qu’elle met en mouvement pour le développement de la motricité infantile.
Qu’est-ce que la motricité libre ?
La motricité libre consiste à laisser à l’enfant l’initiative
– du moins à limiter les interventions extérieures du psychomotricien
– des possibilités de développement ouverte à ses propres facultés
Celles-ci autorisent toutes les actions possibles que l’enfant peut exercer sur les objets, préparant ainsi au mieux, sous la forme de « schème » moteur et opératif
– au sens où l’entend la psychologie de l’enfance de Jean Piaget
– le développement de ses facultés motrices et intellectuelles.
Autrement dit, la motricité libre amène l’enfant à se développer et à se découvrir « seul » ainsi que son environnement.
Le procédé ne nécessite qu’un minimum d’intervention de la part de l’adulte, c’est-à-dire sans l’interrompre dans son activité spontanée.
La motricité libre dans la vague pédagogique de « Montesori ou steiner waldorf »
La motricité libre est observé avec un œil attentif tant ses résultats sont prometteurs ; elle s’inscrit dans la vague des nouvelles tendances pédagogiques du type « Montessori » ou « Steiner-Waldorf » dont vous pouvez suivre l’actualité pédagogique sur ce site d’information.
La motricité libre : et l’adulte dans tout ça ?
Concrètement, chaque fois qu’un adulte intervient, pour aider un enfant qui n’est pas en danger, pendant qu’il entreprend quelque chose qui lui semble tout à fait à sa portée par rapport à son stade de développement psychomoteur, (qui est par exemple en train de se contorsionner pour tenter d’attraper un objet), le message ou le « code » pour ainsi dire reçu chez l’enfant, signifie : « tu ne peux pas y arriver sans moi, tu ne peux pas te passer de moi ». Or l’enfant y serait probablement parvenu tout seul, en prenant son temps, en tâtonnant, en recommençant, à son rythme et selon sa méthode, avec à la clé un sentiment de victoire lui permettant de construire petit à petit sa confiance en lui.
De même il vaut mieux ne pas placer un enfant dans un contexte pour lequel il n’est pas encore prêt, afin de ne pas le mettre en danger.
Par exemple, il ne faut pas le mettre sur un trotteur ou en haut d’un toboggan s’il n’est pas capable d’y monter tout seul.
Cela permet aussi à l’enfant de se familiariser avec la notion de danger et lui évite de se mettre en situation d’échec.
L’enfant a toutes les compétences nécessaires en lui pour se développer. Le rôle de l’adulte est simplement d’être vigilant, de lui aménager l’espace dans lequel il évolue librement et de lui assurer une sécurité affective.
En effet, l’enfant se sent rassuré en présence d’un adulte bienveillant auprès de lui.
Liberté et développement psychomoteur chez l’enfant
Un enfant qui passe du temps à ramper, rouler et marcher à quatre pattes, librement, développe une meilleure connaissance de son corps grâce à des mouvements de formes et de rythmes très variés. Cela donne à l’enfant ses repères dans le temps et l’espace.
Dévellopement de la coordination mains et pieds de l’enfant
Il développe sa coordination, entre les mains et les pieds, entre les mains et les yeux (le regard qui accompagne le mouvement de la main).
La motricité libre est assez simple à mettre en pratique. On conseille souvent de placer le bébé (qui ne marche pas encore) sur un tapis confortable mais ferme, au sol, sur le dos.
C’est la position qui convient le mieux à un corps dont les muscles ne sont pas encore assez développés pour supporter le poids d’une tête en position assise (même calé dans des coussins).
Sur le dos, sans barreaux de lit qui gêneraient, le bébé profite d’un large champ de vision et peut tourner, ramper, observer, tenter d’attraper les objets simples qui auraient été mis à sa portée. Au contraire, assis, ou plutôt coincé dans un transat devant un écran, l’espace est trop réduit pour que l’enfant développe une bonne appréhension de l’espace en trois dimensions et cela crée des retards dans son développement psychomoteur. Même les mobiles ou les portiques d’activité sont déconseillés car, trop fatiguant et envahissant pour le bébé qui ne peut y échapper et ne permettant pas au bébé de faire l’expérience motrice d’aller attraper des jouets autours de lui à 180°.
Adapter les jeux de l’enfant
Les jeux mis à disposition de l’enfant doivent être adaptés à son niveau de développement, et doivent être disposés librement et simplement, dans un espace rangé où il est facile de se repérer et sans mise en scène afin que l’enfant puisse développer sa propre manière de jouer.
Les développements récents de cette nouvelle forme de pédagogie intégrant le développement libre de la psychomotricité dès le plus jeune âge, augure de nouveaux espoirs en matière de pédagogie et pour le développement de l’intelligence de l’enfance qui reste le socle sur lequel repose toute l’intelligence d’une société qui a bien besoin de l’intelligence de nos enfants.